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Enfant de Dieu ?

A partir de quel moment devient-on enfant de Dieu ? C'est si important ? Oui, parce que c'est tout une image de Dieu qui se profile derrière cette question, et l'image que nous avons de lui comme adultes conditionne celle que nous donnons à nos enfants et sur laquelle ils construiront plus tard la leur.
L'expression est classique : "Cédric est devenu enfant de Dieu par le baptême". Si c'est le baptême qui fait les enfants de Dieu, qu'advient-il des milliards d'hommes et de femmes qui, à travers l'histoire, n'ont jamais eu l'occasion ni la possibilité de rencontrer l'Eglise et ne seront jamais baptisés ? Nés avant Jésus, ou dans des pays que la mission n'a pas touchés, ou dans des régions où l'inculturation s'est heurtée à l'intransigeance de l'Eglise (à tort ou à raison, ce n'est pas à nous de trancher)... 800 millions de petits chinois, et moi et moi et moi, depuis Dutronc ils sont le double et les rares chrétiens sont déchirés entre la fidélité à Rome et la crainte de persécutions... Sans compter les enfants morts avant le baptême, qu'on ne peut même plus envoyer dans d'hypothétiques limbes... Où est alors l'amour universel de Dieu s'il procède à un tri sélectif aussi sévère, aussi définitif...
Il y a autre chose de gênant dans cette expression : elle donne l'impression que ce sont les hommes qui, par un geste qu'ils font sur leur propre initiative, décident qui sera enfant de Dieu : piégé à son propre amour !
Mais interpréter cette phrase de manière trop restrictive du type "hors de l'Eglise point de salut" ne peut conduire qu'à l'insatisfaction, à l'incompréhension voire à la révolte. Si l'on dit que le baptême fait les enfants de Dieu, on ne dit pas qu'il est la seule porte d'entrée. L'amour de Dieu est sans limite et c'est lui qui fait les enfants de Dieu. Le baptême est pour nous la manière de l'accepter et de le célébrer. Nos enfants sont enfants de Dieu dès le premier instant, le baptême n'est pas simplement une célébration, il prend consistance dans notre volonté de faire vivre nos enfants dans la vie de Dieu. Et nous ne pouvons rien préjuger de la manière que peut employer Dieu pour proposer sa vie à ceux qu'aucune parole humaine ne peut atteindre, à travers le temps et l'espace, ni de la possibilité pour ces hommes et ces femmes d'y répondre. Gardons simplement à l'idée que Dieu nous aime et qu'il propose à chaque humain de devenir son enfant. Lorsque nous l'appelons "notre Père", nous pouvons à la fois "oser" - avec beaucoup d'émotion, parce que c'est audacieux et inimaginable que Dieu puisse aimer jusque-là - et en même temps "aimer" le faire, parce que c'est la meilleure réponse que nous puissions faire à tant d'amour.
Dieu est amour, il appelle tous les hommes, et il les rassemble dans cette "foule immense que nul ne peut dénombrer" que Jean aperçoit près de lui dans l'Apocalypse et que l'Eglise propose à la Toussaint.
Je vous entends déjà : si Dieu appelle tous les hommes, si tout homme peut être son enfant, à quoi ça sert de baptiser ? J'y reviendrai le mois prochain, parce que la question n'est pas anodine, et elle peut rejoindre les questionnements des enfants.
Je vous entends encore : j'ai évoqué notre filiation "dès le premier instant", avant même le baptême. Ce premier instant, il est quand ? Naissance, conception, entre les deux ? Je n'ai aucune compétence pour trancher et la question est largement disputée entre scientifiques et entre théologiens. Je ne peux pas vous imposer ma propre conception, d'autant plus que cette réflexion peut emmener très loin, et peut-être susciter bien des souffrances. Restons-en là ; peut-être un jour aurai-je l'audace ou l'inconscience d'exposer les éléments du problème. Mais là, nous ne rejoignons pas l'attente des enfants...
Eux, aidons-les à regarder Dieu comme nous le regardons, baptisés ou non : comme un Père qui aime au-delà de l'imaginable et qui appelle.
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