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Les mots "magiques" S'il te plaît... |
Demandez et vous recevrez... Une affirmation déroutante de l'évangile (Mt 7, 7), qui suscite bien souvent des commentaires incrédules, déçus, désabusés ou moqueurs : "j'avais demandé quelque chose, j'y croyais, je ne l'ai pas obtenu !" D'autres sont vertueux mais non moins déçus, sinon humiliés : "ma prière ne cesse pas de demander, je ne pense jamais à remercier..." Voici quelques points de repère
On peut y entendre quelque chose d'un peu déplaisant : une demande conditionnelle, influencée par le bon vouloir, le "bon plaisir" de l'interlocuteur. On peut être déçu, humilié ou mécontent d'essuyer un refus. Dans nos rapports interpersonnels, c'est déjà déplaisant. Quand nous demandons à Dieu et que nous n'obtenons pas, nous avons l'impression qu'il désavoue notre démarche ou qu'il la méprise. Nous lui prêtons les sentiments humains que nous pourrions éprouver nous-mêmes. Comment imaginer que notre demande, si elle est sincère, même intéressée, puisse "déplaire" à Dieu ? Comment imaginer qu'il puisse vouloir autre chose que notre bonheur, ou qu'il soit vexé si nous n'y avons pas "mis les formes", attendant que nous nous humiliions pour nous exaucer ? Avec les enfants... Un enfant ne dit pas spontanément "s'il te plaît" (ni "merci", pour la même raison) : même si nous insistons à toutes les occasions, ne nous en offusquons pas tout de suite, c'est même plutôt bon signe : ce n'est pas de l'impolitesse, pour le dire, il doit reconnaître qu'il n'est pas le centre du monde et qu'il est en situation de dépendance, une prise de conscience qui ne va pas de soi et qui ne fait pas plaisir. Autrefois, il n'avait pas besoin de pleurer beaucoup pour que le sein ou le biberon arrive. Il n'avait pas besoin de dire "j'aime pas ça" ou "j'ai pas envie", maman avait vite fait de comprendre si elle ne voulait pas redécorer la cuisine. Il demandat d'être porté et aussitôt dans les bras de papa, il voulait redescendre pour recommencer. Il ne voulait plus marcher mais aussitôt dans la poussette, il voulait en sortir... C'était la loi du caprice, maintenant il découvre que ses désirs ne sont pas (plus ?) des ordres, qu'il y a des règles qui ne viennent pas de lui et qu'il doit s'y plier lui aussi. L'apprentissage de la socialisation que demande l'école maternelle est le premier lieu pour expérimenter ces règles ; la famille doit en être aussi le théâtre, et la prière n'y échappe pas. L'enfant va comprendre que, comme pour les adultes, si Dieu est bienveillant et veut son bonheur, il n'est pas une bonne fée qui réaliserait ses caprices ou ses rêves de paradis perdu. On peut tout demander à Dieu mais il ne faut pas s'attendre à recevoir n'importe quoi. On court toujours le risque d'être déçu, parce que nous ne pouvons rien exiger, rien ne nous est dû et face à Dieu, nous ne pouvons faire valoir aucun mérite. > Propositions de prières > Retour au sommaire "Famille" |