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Les mots "magiques"
Donner...

Partager et donner, ce sont deux réalités apparentées mais en fin de compte très différentes. Partager suppose qu'on abandonne une partie mais qu'on en garde une autre, donner évoque une dépossession complète. L'un n'est pas pour autant plus facile que l'autre, notamment pour un enfant, qui a en général un sentiment de propriété très fort (y compris d'ailleurs sur des choses qui en réalité ne sont pas à lui mais qu'il s'approprie).
L'exemple donné par d'autres n'est pas naturellement incitatif : il risque même d'apporter la crainte qu'on l'oblige à en faire autant, ce qui serait d'ailleurs désastreux. Le don est spontané ou il n'est pas, et les parents n'ont pas un droit divin sur ce qu'ils ont donné à leurs enfants. Ils ont à réglementer, mais ne doivent pas récupérer quelque chose qu'ils ont donné, à moins d'un danger évident. L'adage "donner c'est donner, reprendre c'est voler" s'applique aussi dans ces situations. C'est justement l'exemple donné par les parents qui sera le plus éducatif pour aider les enfants à donner à leur tour et à respecter la propriété d'autrui.
Par contre il est bon de créer des occasions : donner peut alors être un geste de partage vrai. Les fêtes (scolaires, paroissiales,...) peuvent être des occasions quand il s'agit de doter une tombola : chacun peut alors apprendre que donner, ce n'est pas se débarrasser du superflu ou de l'inutile, voire d'objets hors d'usage ou abîmés. Quand nos enfants étaient petits, chaque fête de Noël était l'occasion d'un cadeau qui les impliquait : pas question d'acheter quelque chose à leur place, nous choisissions ensemble en famille un bricolage facile qu'ils réalisaient eux-mêmes (avec notre aide) ; ainsi le cadeau était-il un don, où ils s'engageaient eux-mêmes. Ce sont des occasions pour apprendre qu'on ne donne pas seulement des objets, mais son temps, son aide, un sourire ou de l'amour...

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