Isaac

Abraham avait attendu un enfant pendant de longues années. Enfin lui était né Isaac. Et un jour il entend Dieu qui lui demande de le lui offrir en sacrifice.
Oui, c'est bien Dieu, c'est sûr. Oui, Abraham a bien compris. Offrir Isaac en sacrifice ? Mais c'est pas possible, Dieu ne peut pas vouloir une chose pareille.
Abraham réfléchit : c'est Dieu qui le demande, il obéit.
Abraham part un matin avec Isaac. Il n'a rien voulu lui dire, il est trop malheureux. Obéir à Dieu, c'est ça ? Et Isaac non plus ne comprend pas bien ce qui se passe. C'est loin, c'est long pour ses petites jambes. Avec eux, deux serviteurs et un âne qui porte le bois pour faire du feu.
Au pied de la montagne que Dieu a indiquée, Abraham laisse les deux serviteurs et l’âne. C'est Isaac qui porte le bois. Il comprend de moins en moins, ça grimpe, il est fatigué. Il demande à son père : "Je ne comprends pas : tu as ton couteau, j'ai le bois pour le feu, mais où est l'agneau du sacrifice ?" Abraham serre les dents. Il murmure "c'est Dieu qui nous le donnera".
Enfin on est arrivé. Abraham entasse des pierres, y met le bois, puis attache Isaac et le couche sur le bois d'un seul geste, sans réfléchir, et prend son couteau. Alors Isaac comprend : l'agneau du sacrifice, c'est lui ! Abraham a levé le bras avec son couteau, Isaac veut crier mais Abraham garde le bras levé comme si quelqu'un le retenait et subitement lâche le couteau. On entend alors une voix : "Arrête, Abraham, je sais que tu es fidèle à Dieu. Ne sacrifie pas ton fils !"
Abraham voit alors un vieux mouton, un bélier qui s'est accroché les cornes dans des épines. Il le prend et le sacrifie à la place d'Isaac puis ils redescendent de la montagne.


Quelques mots pour les parents
Le "sacrifice d'Isaac" peut apparaître aux enfants - à bon droit, les adultes en pensent autant ! - comme quelque chose d'ignoble. Comment peut-on imaginer qu'un père puisse délibérément tuer son enfant, fût-ce pour l'offrir en sacrifice ? Pire, comment imaginer que Dieu ait pu le demander ? Si cet épisode est à retenir dans la bible, c'est qu'il a néanmoins quelque chose à nous dire. Notons d'abord des repères historiques :
> des sacrifices d'enfants destinés à s'attirer les bonnes grâces des divinités sont attestés mais à l'époque supposée d'Abraham ils sont exceptionnels.
> par contre, ils sont largement revenus à la mode, même en Israël, sous l'influence des royaumes voisins, à l'époque de la rédaction du livre. La leçon de ce passage (qui sera la même que celle de la sortie d'Egypte) est que le premier-né est consacré à Dieu mais qu'il est racheté par le sacrifice d'un animal : Dieu ne veut pas la mort de ses enfants, surtout pas sacrifiés pour s'attirer ses bonnes grâces.
Avec les enfants, on pourra remarquer que Dieu ne demande pas aux pères d'offrir la vie de leurs enfants, mais que lui-même s'engagera dans la vie offerte de Jésus, son fils. Ce texte invite avant tout à la fidélité, quoi qu'il en coûte.

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