5ème jour : les animauxImaginer qu'on pouvait tuer des animaux, même pour les offrir à Dieu, avait choqué Joseph. Il voulut en reparler avec son père.
- On tue aussi des animaux pour les manger, répondit son papa. Pas souvent parce qu'on n'en a pas beaucoup, pas tous parce qu'ils ne sont pas tous bons et que la viande ne se conserve pas longtemps, mais c'est important pour un repas de fête.
Joseph n'y avait jamais pensé et sentait qu'il allait devenir végétarien, c'est-à-dire qu'il ne mangerait plus que des légumes, à l'idée de devoir tuer un gentil mouton sans défense, même pour faire un méchoui.
- Autrefois, lui-dit son papa, on tuait des hommes et même des enfants pour offrir des sacrifices. Il vaut quand même mieux tuer des animaux.
- Même des enfants ?
- Oui. Notre ancêtre Abraham a cru que Dieu lui demandait d'offrir en sacrifice son fils unique, qu'il avait eu alors qu'il était déjà vieux. Mais Dieu lui a demandé de sacrifier un bêlier à sa place. Et quand notre peuple était en esclavage en Egypte, il y a très longtemps, Dieu a fait mourir tous les premiers-nés des égyptiens pour que les Enfants d'Israël puissent s'enfuir. Et depuis, pour le remercier, on offre un sacrifice pour racheter tous nos premiers-nés à leur naissance, et on sacrifie un agneau au moment de la Pâque pour fêter ce moment où Dieu est passé parmi nous pour nous aider.
Joseph n'en croyait pas ses oreilles.
- Et tu sais bien que tous les animaux ne sont pas gentils. Il y a des lions qui tuent des hommes !
Joseph n'aimait pas ces guerres entre les animaux et les hommes, encore moins entre les hommes.
- C'est difficile de faire la paix, dit son papa. Mais le prophète Isaïe nous a dit qu'un envoyé de Dieu viendrait bientôt, pour donner le bonheur aux hommes. On l'appelle le messie. A ce moment là, on pourra faire jouer ensemble un loup et un agneau, une vache et un ours, un lion et une chèvre, un enfant et un serpent, et plus personne ne fera jamais plus de mal.
- Et ce jour-là, on n'aura plus besoin de tuer des animaux pour des sacrifices ?
- Sans doute plus, puisque Dieu habitera avec nous. Ce sera comme une nouvelle Pâque et il n'y aura plus besoin de tuer l'agneau pascal...
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