Retour à l'accueil


Raconter les paraboles de Jésus
Autres paraboles du Royaume

[ Autre parabole ]

Mt 13, 44-50
"Le Royaume des cieux est un peu comme un trésor qui était caché dans un champ et qu'un homme a découvert : il le cache de nouveau et, tout heureux, il s'en va, il vend tout ce qu'il a et il achète ce champ pour récupérer le trésor.
Le Royaume des cieux peut aussi être comparé à un bijoutier qui cherchait des perles fines. S'il trouve une perle particulièrement belle, il s'en va vendre tout ce qu'il avait pour acheter la perle.
"Le Royaume des cieux ressemble aussi à un filet qu'on jette dans la mer et qui ramène toutes sortes de poissons. Quand il est plein, on le tire sur le rivage, puis on s'assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon et l'on rejette ce qui ne vaut rien. C'est ce qui se passera à la fin du monde : les anges viendront, ils sépareront les mauvais et les bons ; ils jetteront les mauvais dans le feu ; là, on pleurera et on grincera des dents.

Gladys est une petite fille gentille mais sa maman s'inquiète un peu : elle est copine avec tout le monde, elle invite facilement, et la maison est toujours pleine de monde. Mais parmi les invités, il y a des garçons et des filles que sa maman n'aime pas trop, parce qu'elle leur trouve toutes sortes de défauts. Ça ne décourage pas Gladys. Un jour, sa maman surprend un des ses invités, Kévin, en train de fouiller son sac à main. Furieuse, elle veut d'abord renvoyer tous les enfants et punir sa fille. Elle réfléchit et se contente de se fâcher contre le fautif qui part en pleurant. Ça jette un froid et les copains s'en vont rapidement, laissant Gladys déçue et désolée. Sa maman se fâche : "Je n'ai rien voulu dire quand tes copains étaient là, mais je trouve que c'est très mal : il n'est plus question d'inviter n'importe qui et surtout plus ce garçon". Gladys comprend bien que sa maman a raison, mais elle essaie de lui expliquer : "c'est triste parce qu'il n'est pas méchant, mais ses parents sont divorcés et ne s'occupent pas de lui, je suis la seule qu'il invite parce que tout le monde se méfie de lui". La maman reste ferme : "S'il se conduit comme ça partout, ça ne m'étonne pas qu'on se méfie de lui "
Mais Gladys a son idée. Le lendemain en rentrant de l'école, Kévin est avec elle. Il est tout rouge, c'est lui qui parle le premier, à voix basse : "Je vous demande pardon. Je savais bien que c'était mal et pourtant j'étais content que Gladys m'invite. Elle m'a expliqué, je ne reviendrai plus mais je voulais vous demander pardon quand même." Kévin baissait la tête puis il ajouta "au revoir madame" et tourna les talons. "Tu ne recommenceras plus ?" demande la maman de Gladys. Le garçon se retourna et la regarda sans comprendre. Elle ajouta : "Si Gladys t'invite, tu peux revenir". Kévin sourit et murmure "merci madame !"

Points de repère :
  • Les deux premières paraboles ont la même signification :
    • le royaume de Dieu n'est pas une réalité tapageuse et spectaculaire : il est discret, caché au cœur du monde
    • c'est un trésor inestimable qui justifie tous les sacrifices, tous les abandons
    • surtout, rien sur terre n'est plus précieux que le royaume, et y entrer nécessite un complet détachement : les réalités du monde peuvent lui faire obstacle.
    • recacher le trésor après sa découverte ne signifie pas vouloir l'accaparer égoïstement et en priver les autres mais atteste la volonté de ne pas le gâcher, le dévaloriser.
  • La parabole du filet rejoint d'autres évocations analogues, forcément réductrices : elles imaginent qu'il a des bons et des mauvais, sans nuances, pour simplifier au risque de la caricature. Mais il n'existe personne qui soit entièrement bon ou entièrement mauvais. Il y a des deux en chacun. Mais on peut noter :
    • nous sommes tous très différents : le filet ramène toutes sortes de poissons
    • il n'y a pas d'exclusive, tout le monde est appelé, invité
    • il n'y a pas de choix préalable, de prédestination : la porte est grande ouverte à tous.
    • il n'y a pas de précipitation : chaque poisson est vérifié atentivement, chaque homme est accueilli
    • Le travail de tri sera plutôt d'éliminer en chacun ce qui ne vaut rien pour valoriser l'essentiel ; et ceux qui pleureront et grinceront des dents, ce seront plutôt les adversaires du projet de Dieu, devant l'ampleur de leur échec...