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Jouer, c'est sérieux !

Il y a quelque temps, une quinzaine de personnes étaient rassemblées autour de l'éveil à la foi des petits. Une maman avait amené sa fille de 5 ans... qui a beaucoup joué, d'autant plus qu'elle avait bien conscience qu'elle attirait les regards. A la fin de la réunion, la maman, gênée, a demandé d'excuser le trouble causé par sa fille. Mais la petite fille était-elle moins "sérieuse" que les adultes ?
On admet volontiers que les enfants jouent. C'est "de leur âge". Mais pas n'importe où, n'importe quand et n'importe comment. C'est partiellement justifié. Un enfant doit peu à peu comprendre qu'il n'est pas le centre de l'univers (découverte traumatisante !) et qu'il doit respecter une règle du jeu qui lui échappe. Mais inversement, les éducateurs doivent pouvoir intégrer la dimension du jeu dans les activités qu'ils proposent : pour un enfant, jouer, ce n'est pas seulement sérieux, c'est vital. Il aura largement le temps de se composer une mine de carême pour faire sérieux à la messe : pour l'instant, il se construit, le jeu est le chemin de sa découverte du monde. C'est donc aussi un itinéraire majeur de l'éveil, de la vie comme de la foi.
Le jeu est un phénomène naturel et spontané que chaque enfant développe dès son plus jeune âge. Tout petit, il joue avec ses mains qu'il fait bouger, avec un hochet qu'il agite, ou encore avec une peluche qu'il lance et cherche à rattraper (et le jeu est souvent de la lancer hors de sa portée et de voir maman la ramasser et la lui rendre... pour qu'il recommence aussitôt). C'est ainsi qu'il apprend à maîtriser sa motricité mais la découverte enrichit aussi ls aspects intellectuel et affectif. Le jeu est essentiel au bon développement de l'enfant : c'est en répétant le même geste, le même jeu, qu'il comprend le fonctionnement des choses. ; c'est en imitant, par jeu, l'attitude des adultes qu'il entre dans leur monde. C'est en inventant, en imaginant, en laissant libre cours à sa créativité que l'enfant comprend petit à petit le monde qui l'entoure, mais aussi qu'il accède à la dimension sociale à travers les activités collectives, nouveauté primordiale de l'école maternelle.
Oui, mais... il y a des jeux violents ! Ils passent leur temps à tuer ! Certes, mais ils vous affirmeront qu'ils ne tuent que des méchants. Et d'ailleurs, les adultes connaissent les mêmes pulsions, sinon pourquoi inventer (et commercialiser) des dispositifs à monter dans les voitures qui permettent virtuellement d'atomiser (ou pire) les malandrins qui sur la route vous ont causé un désagrément ? Quand j'étais enfant (et il n'y avait pas la télé), mes parents, qui avaient toujours évité de m'offrir des jouets violents, se désolaient de me voir faire de n'importe quel morceau de bois un revolver. Devenu adulte, ça ne m'a pas empêché d'avoir des enfants (qui ont fait comme moi) et de devenir diacre... Le jeu violent crée un espace virtuel entre l'enfant et la réalité, dans lequel tout est possible, et où, par jouet interposé, il décharge son agressivité et règle (ou essaie de régler) ses problèmes psychologiques.
Mais en éveil ? Même le jeu "violent", c'est de l'éveil ! L'enfant découvre sa propre violence et celle du monde, ça le trouble, il les apprivoise par le jeu. Sans doute n'est-il pas forcément indiqué d'inclure un jeu violent dans une prière (et encore : la violence de certains psaumes joue un peu ce rôle d'acceptation de la réalité) ou une célébration, mais il est important d'intégrer la dimension ludique dans nos activités.
Le jeu est un moyen formidable et plaisant pour découvrir le monde et l'apprivoiser, il est un phénomène naturel et spontané que chaque enfant développe pour s'approprier son exploration. Il utilise le jeu pour se développer, tant sur le plan de la motricité que sur le plan intellectuel et affectif. Le jeu est donc indispensable à son bon développement. C'est ainsi qu'il comprend le fonctionnement des choses et qu'en imitant l'adulte, il va pouvoir faire sien le monde relationnel des "grands". C'est en inventant, en imaginant et en laissant libre cours à sa créativité qu'il va peu à peu comprendre le monde qui l'entoure et qu'il va développer le lien social à travers les activités collectives. C'est ainsi qu'il "s'éveille".
Le jeu est pour l'enfant beaucoup plus qu'une simple occupation :il est aussi un des facteurs déterminants de son évolution, psychique, physique et sociale, un passage obligé pour son futur accès au statut d’adulte. C'est pourquoi il a une place déterminante dans les activités d'éveil. N'importe quel jeu ? Evidemment pas. Dans n'importe quelle circonstance ? Pas davantage. A chacun de faire preuve d'imagination. On pourra par exemple utiliser les jeux de mémoire (Memory), les jeux de l'oie, les jeux de rôle ou de mise en scène, sans compter ceux que l'enfant inventera lui-même pour s'approprier ses découvertes...

L'enjeu du jeu... Mémory Jeu de l'oie Associer des paires Retour à l'accueil