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Les mots "magiques"
Pardon...

Le mot "pardon" n'est jamais facile à dire. Prendre conscience qu'on a blessé quelqu'un est blessant pour soi-même, demander pardon ressemble souvent à une humiliation et comporte toujours le risque que le pardon ne soit pas accepté, ce qui aggrave le sentiment de culpabilité et la blessure qu'on s'est infligée. Une bonne chrétienne me disait lors d'une méditation sur l'appel au pardon lancé par le Christ "moi, si on me fait du mal, je ne pardonnerai jamais" : elle avait manifestement tout compris et dans cet état d'esprit elle viendra demander sereinement le pardon de Dieu pour elle.
Mais le pardon est aussi une des plus belles preuves d'amour que nous pouvons donner : pardonner, c'est aller jusqu'au bout du don. Notre Dieu en est l'exemple : il brûle tant de se donner qu'il pardonne toujours, et qu'il n'a besoin d'aucun signe de repentir pour ça. Bien plus, nous ne pouvons réellement regretter l'offense que nous lui avons faite que si nous prenons conscience d'être pardonnés d'avance. L'épisode classique de la pécheresse qui lave les pieds de Jésus au cours d'un repas chez un pharisien est clair : "ses nombreux péchés sont pardonnés puisqu'elle a beaucoup aimé" ; ce n'est pas son geste d'amour qui lui fait mériter le pardon, c'est le contraire : elle peut le faire parce qu'elle se sent pardonnée. Dieu pardonne d'abord, nous pouvons - nous devons ! - regretter alors. Refuser de regretter l'offense, c'est refuser le pardon offert, le rendre inefficace. Penser que nous pouvons nous réconcilier avec Dieu par notre propre initiative serait bien présomptueux !
La démarche de pardon, dans les deux sens (donné et reçu) ne nécessite pas l'âge de raison ni le sacrement du pardon : elle est tout à fait accessible à de petits enfants, qui sont parfaitement capables de sentir qu'ils ont blessé et surtout qu'ils ont été blessés. Pour autant demander le pardon n'est pas facile, le donner non plus : c'est tout un apprentissage qu'il n'est jamais trop tôt pour commencer, et ce n'est pas une preuve de faiblesse, bien au contraire.

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