Le tombeau vide


Epoque recommandée :
La célébration prend tout son sens au moment de Pâques (même vendredi saint ou samedi saint suivant les circonstances locales et les célébrations liturgiques), mais peut être envisagée à tout moment : il est vrai que tout dimanche est un jour de Pâques...

Lieu :
Eglise ou chapelle, mais pourquoi pas aussi en plein air, "en plein vent" (attention, l'affichage des flammèches risque d'être plus difficile...)

A préparer à l'avance :
> Un grand disque assez épais (au moins 1 m de diamètre et 7 à 10 cm d'épaisseur) découpé dans une matière légère (polystyrène) et une grande caisse ouverte, dont l'ouverture puisse être masquée entièrement par le disque.
> Prévoir aussi une croix assez grande mais pouvant loger dans la caisse et un linge blanc assez grand pour envelopper la croix ; on donnera la préférence à une croix qui n'exprime pas trop la souffrance (croix de saint François d'Assise ?)
> Des cartons (éventuellement avec une image évoquant la résurrection) sur lesquels on écrit des qualités : bonté, générosité, gentillesse, partage... Eventuellement des cartons vides pour les enfants qui n'ont rien apporté.

A prévoir sur l'invitation
Chaque enfant apporte un carton sur lequel est écrit un défaut : méchanceté, mensonge, égoïsme... Eventuellement, après discussion avec les parents, un défaut reconnu ou habituel de l'enfant.

Au lieu de célébration :
Dans un coin de l'église (ou du lieu de célébration), assez éloigné pour qu'il y ait un déplacement, mais pas trop parce que l'évangile dit que le tombeau était proche du lieu de la crucifixion, on pose la caisse, ouverture vers l'avant pour qu'on voie l'intérieur vide (éventuellement sur une chaise ou un support), en s'assurant que le disque couvrira l'ouverture.
Dans le chœur de l'église, on dispose les cartons-qualités et la croix, ainsi que le linge blanc symbolisant le linceul.
Objectif :
La célébration propose de vivre la découverte du tombeau vide et ouvrir sur une approche de la résurrection, en pensant à l'apôtre Jean : "il vit et il crut". Il ne s'agit pas d'un mime ni d'une représentation théâtrale ; dans la découverte du tombeau vide, éviter tout ce qui pourrait donner l'air d'un tour de prestidigitation : il est donc important que la "pierre" soit roulée (conformément à l'évangile). La sobriété est importante : éviter de poser des statuettes d'anges ou autre décoration pour faire "plus vrai". Notre foi ne s'appuie pas que sur le tombeau est vide mais elle commence là. Celle des premiers témoins n'était pas instantanée : n'imaginons pas que nos enfants auront un déclic ; à partir de là, ils feront peut-être dans la prière la rencontre bouleversante que fit Marie-Madeleine et entendront-ils le Christ les appeler par leur nom.

Mots fréquents dans la célébration
(cliquer pour chercher sur le site)

Déroulement :

Les enfants qui n'en n'ont pas apporté écrivent leur carton-défaut.
Chant
Jour de fête, jour de joie, le Seigneur nous invite, Jour de fête, jour de joie, alléluia !
(Noël Colombier) ; le chant initial est important pour situer l'ensemble de la démarche dans un climat de prière. On peut aussi choisir tout autre chant joyeux connu des enfants en usage dans la communauté.
On se rassemble dans le chœur et on s'assoit.

Signe de croix
Il invite au mystère de la croix qui va être célébré.
Explication
Depuis la mort de Jésus, nous voulons imaginer sa résurrection en faisant le même chemin que les disciples.
Parole
Court récit, inspiré des évangiles, des événements qui ont conduit Jésus à la mort ; on peut utiliser le texte ci-dessous (1ère partie) ; les détails sont sans importance, mais le récit doit créer l'ambiance pour la procession.
Geste :

Tout le monde se lève et entoure la croix ; on l'enveloppe dans le linge ; on peut confier le geste à un enfant qui portera la croix pour la procession lente et silencieuse vers le "tombeau". Arrivés au tombeau, on met la croix enveloppée dans la caisse.

Echange
On parle avec les enfants des défauts qu'ils ont écrit sur les cartons, des circonstances où on peut les vivre. Puis on explique que Jésus est mort pour nous aider à mieux vivre et à nous débarrasser de nos défauts.
Geste
Chaque enfant met son carton-défaut dans le tombeau puis on roule la pierre devant l'entrée (c'est comme si on voulait faire mourir nos défauts avec Jésus et les enfermer dans son tombeau pour nous en débarrasser et devenir meilleurs) et on revient posément au chœur. Un animateur reste discrètement, ouvre de nouveau le tombeau, enlève la croix mais laisse sur place le linceul et les cartons ; il la repose au chœur au moment le plus indiqué en l'absence des enfants, près des cartons-qualités.
Explication
Suite du récit : on attend, le temps du sabbat, puis les femmes reviennent au tombeau.
Geste
On revient au tombeau : on constate que la pierre est ouverte mais que la croix n'y est plus. Ainsi les femmes ont trouvé le tombeau vide.
On peut chanter un alléluia : Alléluia des petits (Noël Colombier), Alleluia Jésus est vivant (refrain de Quand il disait, I 165-1), Le Christ est vivant (I 214)...
On revient au chœur.
Explication
La croix est revenue au chœur : ce n'est pas magique, c'est pour dire que Jésus n'est pas resté mort et qu'il est toujours avec nous. Il nous aide à vivre, à nous débarrasser de nos défauts et à les transformer en qualités. Maintenant la croix n'est plus le signe que Jésus est mort mais qu'il est vivant : on peut y penser à chaque fois qu'on fait le signe de croix (et on peut en faire un). On peut chanter de nouveau le refrain.
Les enfants viennent chercher chacun un carton-qualité ; un animateur le lui lit, il peut répéter le mot, on peut lui expliquer que c'est ce que Jésus attend - entre autres - de lui. Quand tout le monde a son carton, on se rassemble debout autour de la croix.

Prière

Les enfants peuvent répéter après chaque invocation "Bravo Jésus !" et lever les bras ; on peut ajouter des invocations et remplacer éventuellement "bravo" par "merci".
Tu as fait un monde magnifique, bravo Jésus !
Tu es toujours vivant, bravo Jésus !
Tu es toujours près de nous, bravo Jésus !
Tu nous aides à devenir meilleurs, bravo Jésus !
C'est toi qui nous fais vivre, bravo Jésus !
C'est toi notre lumière, bravo Jésus !

Chant
On peut reprendre le refrain Alléluia et sortir en farandole.


Proposition de texte pour le récit
(peut être coupé à divers endroits pour les besoins de la célébration ; le passage concernant Marie-Madeleine peut être omis)

Il y avait beaucoup de gens qui détestaient Jésus, tellement qu'ils voulaient le faire mourir. Mais ils n'osaient pas parce qu'il y avait aussi beaucoup de gens qui l'aimaient beaucoup et ils avaient peur que ça fasse des bagarres.
Enfin, une nuit, ils ont pu l'arrêter. Ils l'ont emmené chez le chef des prêtres, puis chez le gouverneur romain Pilate, qui a permis qu'on le fasse mourir en l'attachant à une croix.
C'est comme ça que Jésus est mort. Marie, sa maman, était là ; elle était très malheureuse. Ses amis devaient regarder de loin, mais ils n'osaient pas se montrer. Pourtant, quand Jésus est mort, deux personnes importantes vont demander à Pilate l'autorisation d'enlever le corps de Jésus de la croix. Ils le mettent dans un grand drap, c'est comme ça que les juifs faisaient à ce moment pour enterrer les morts. Pas très loin, il y avait un tombeau tout neuf : c'était une petite grotte dans un rocher ; ils emportent Jésus et le déposent dans le tombeau. Puis ils font rouler une grosse pierre pour fermer l'entrée du tombeau.
C'est à ce moment que commence le sabbat pour les juifs : chaque semaine, c'est un jour de prières où ils ne doivent pas travailler ; ça correspond au samedi. Des femmes ont vu où on avait mis Jésus. Elles trouvent qu'on a été trop vite parce qu'on n'avait pas assez de temps. Le lendemain du sabbat, tôt le matin, elles vont au tombeau pour mieux arranger le corps de Jésus. Elles se demandent comment elles vont pouvoir entrer dans le tombeau : la pierre est grosse et trop lourde pour elles, il faudra qu'elles trouvent quelqu'un pour la faire rouler, pour qu'elles puissent entrer.
Quand elles arrivent au tombeau, surprise : la pierre est déjà roulée, le tombeau est ouvert. Elles s'approchent, regardent : le corps de Jésus n'est plus là. Elles entendent quelqu'un qui leur dit : "Jésus n'est plus là, il est de nouveau vivant, il est ressuscité !" Elles n'y comprennent rien, elles vont trouver les amis de Jésus. Pierre vient au tombeau avec un autre ami de Jésus, qui regarde et qui comprend que Jésus est bien de nouveau vivant.
Les amis de Jésus reviennent chez eux, mais Marie-Madeleine n'a toujours pas compris. Elle reste au tombeau et elle pleure : elle est très triste que Jésus soit mort, et en plus elle croit que quelqu'un a volé son corps. Elle s'est assise devant l'entrée pour regarder le tombeau, et elle entend derrière elle quelqu'un qui marche ; elle se tourne, mais elle croit que c'est le jardinier, elle n'a pas compris que c'est Jésus. Elle lui dit : "si c'est toi qui l'as enlevé, dis-moi où tu l'as mis pour que je l'emporte". Jésus lui répond : "Marie". Alors elle le reconnaît, elle est folle de joie, elle lui dit dans sa langue "Rabbouni", ça veut dire à peu près "mon bon maître". Jésus lui dit : "ne cherche pas à me garder pour toi, mais va voir mes amis et dis-leur que je monte vers mon Dieu qui est votre Dieu, vers mon Père qui est votre Père".